En 1997 , Pascal Bouaziz sortait avec son comparse de l’époque , Olivier Fejoz, le premier album de Mendelson , intitulé , l’avenir est devant . 

 

Si par définition , cette tautologie ne peut être que toujours vraie en 2023, l’avenir entrevu devient nettement moins réjouissant dans le dernier album de Bruit noir, le projet qu’il a initié en 2015 avec Jean michel Pirès, et qui a sorti récemment son troisième album , intitulé IV, chez Ici d’ailleurs . 

 

Le projet Bruit noir se situe dans une démarche beaucoup plus urgente que celle de Mendelson , qui prenait le temps de décrire un quotidien aliénant avec un certain détachement de l’observateur à la fois compatissant et stupéfait de ce qui lui est donné à voir . 

 

Dans Bruit Noir, Pascal Bouaziz laisse parler sans filtre les différentes personnes qui le composent , avec toujours autant de justesse , mais la compassion d’autrefois a laissé place plus régulièrement à l’invective contre l’apathie des hommes toujours plus débiles à passer leur journée sur internet à mater du porno , contre le cynisme politique, la corruption journalistique , l’impudeur des chanteurs soit disant engagés. 

 

Pour autant, ne retenir que l’aspect cynique , de Bruit noir , reviendrait à occulter toute l’humilité de Pascal Bouaziz , que l’on retrouve toujours dans cet album lorsqu’il évoque son impuissance face à l’horreur vécue et racontée par un migrant , ou encore sa fascination pour l’abnégation de François Ruffin ou Denis Robert dans communiste. 

 

Dans cette interview téléphonique réalisée le 19 octobre , nous revenons sur ce dernier album et évoquons l’angoisse du sentiment d’avoir tout dit, le militantisme , la pudeur ou encore la part autobiographique dans son oeuvre .  

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