Le point de départ de ce Ping-Pong n°34, c’est un conseil.


Michel Gombard, que j’avais rencontré quelques semaines plus tôt à Beauquesnes , avait chaudement recommandé d’aller voir Le Pédé, une pièce déambulatoire jouée en espace public par le collectif Jeanine Machine.

Et comme ils passaient quelques jours plus tard à Vieux-Condé, j’ai suivi son conseil.

Le Pédé, c’est un spectacle qui retrace l’histoire des luttes LGBTQIA+, de Stonewall jusqu’à aujourd’hui.
Un solo en duo, porté par Brice Lagenèbre, avec Céline Bertin.
Pendant plus de deux heures, Brice incarne, raconte, traverse les décennies.
Céline, elle, sculpte l’espace sonore, accompagne les déplacements, insuffle les ruptures.

On est debout, assis, on marche, on suit.

On s’amuse, on pleure, on rit.
Il y a des méchants, des gentils… Non, je m’égare — ça, c’est Candy.

Le Pédé, c’est une pièce qui bouscule, qui questionne, qui touche à l’intime comme au collectif.
Un spectacle qui remue. Presque autant qu’une analyse. En tout cas, pour beaucoup moins cher.

Au-delà du besoin de mémoire, c’est surtout leur volonté de porter la parole des luttes LGBTQIA+ dans l’espace public qui m’a frappé.


Et qui m’a fait prendre conscience de combien, pendant trop longtemps, le placard avait tu en moi toute envie de revendication.

 

C’est fort de cette découverte que je me suis rendu à la Pride, pour la première fois de ma vie, l’an passé à Arras, avec la volonté d’y réaliser un reportage.
Mais ça ne s’est pas passé comme prévu.
Un témoignage, inattendu, a freiné net mon élan.

Qu’à cela ne tienne : ce témoignage est devenu la base de ma rencontre avec le collectif Jeanine Machine, lors de leur venue récente à Saint-Omer.
Avec Brice et Céline, nous avons discuté.
De la pièce, bien sûr.
De la parole, de la visibilité LGBTQIA+ dans l’espace public.
De l’intime aussi.
Et nous sommes revenus sur ce fameux témoignage recueilli l’an dernier, à la marche des fiertés d’Arras.

 

Intermède musical : The psychotic monks - post post 

 

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