Mendelson était un groupe français fondé autour de Pascal Bouaziz  et d’Olivier Fejoz . 

Quelque part est leur second disque sorti fin 2000 . 

Il est paru , comme leur premier album l’avenir est devant sur le label lithium label qui nous fait découvrir des artistes tels que Dominique A ou  encore dIabologum . 

Ce second album marque une réelle rupture avec le premier , mais on s’apercevra par la suite qu’aucun album de Mendelson ne ressemble à son prédécesseur .  A l’époque de ce deuxième album , le groupe s’est fortement enrichi passant du duo à un quintet . Le propos s’est électrifié , et la tournée Lithium qui a suivi le premier album , en compagnie de Françoize Breut et Bertrand Betsch a poussé le groupe a retravailler pour la scène les morceaux du premier album . 

Par ailleurs, Mendelson rencontre Noël Akchoté et Joelle Leandre , qui donnent une coloration nettement plus free jazz à ce disque que son prédécesseur . 

L’ambiance y est  pesante , Bouaziz narre un quotidien en se l’imaginant , à partir d’images fugaces et de détails qu’on imagine chopés dans un train de banlieue . 

Beaucoup parmi ceux qui ont écouté les disques de Mendelson leur reprochait une facile tendance à la tristesse , là où les adeptes y verront au contraire une incroyable lucidité .

D’ailleurs, comme le disait Bouaziz , il n’y a bien qu’en France qu’on demande à la chanson d’être joyeuse ou festive . Le blues ou la country sont autant de genres  populaires , qui  racontent pourtant des histoires particulièrement dures à entendre . 

L’album quelque part est mixé par Michel Cloup , de Diabologum , une collaboration qui durera dans le temps puisque les deux hommes enregistreront bien plus tard un album mettant en musique le roman de Joseph Ponthus : à la ligne . 

Parmi les milliers de disques dont je dispose ici , Quelque Part est indéniablement un disque important . Tellement important que j’ai décidé de choisir ce nom d’album comme nom pour le  magasin de disques que j’ai tenu pendant 6 ans à Lille . 

Je me souviens parfaitement du jour où je l’ai acheté   parmi tant d’autres lors d’une virée à Paris , dans un magasin d’occasion O’CD alors que l’album venait de sortir , ce qui m’a valu de ne pas avoir avec moi l’inlay comportant  les paroles des chansons . 

Est-ce pour cela , que j’ai tendu l’oreille plus finement pour comprendre les textes ? Je ne sais pas , Peut-être …

Je me rappelle aussi l’incroyable claque que j’avais prise lors d’un concert en première partie de Jay Jay Johanson à Saint Quentin , et de notre rencontre pour une interview, le lendemain à l’escapade d’Hénin Beaumont , du temps où cette salle existait encore , avant de se transformer en une salle de divertissement  années 80’s pour flatter l’électorat du RN . 

C’était à l’époque  charnière entre le premier et second album et j’avais été particulièrement marqué  par l’humour désespéré de Bouaziz . 

Je vous propose  donc un disque  qui doute , d’hésitation , de questionnement , d’errance .   Un disque tellement loin loin loin loin loin des poses et des hypes , des discours formatés , des certitudes qu’il ne peut que rester intemporel , pour le peu que l’on ose regarder la réalité en face. 

 

voici les 5 morceaux choisis qui en capturent l’essence :

Pinto : un classique du groupe et mon premier coup de cœur. La phrase « je ne sais pas » m’a bouleversé – entendre cette hésitation sincère, c’est réconfortant, presque salvateur.

Monsieur : électrique et furieux, un concentré de guitares enragées et de sax déchaîné. La phrase qui claque : « Mais monsieur sait très bien que c’est pas ça le problème, le problème, il sait que c’est lui… »

Katherine Hepburn : mon morceau préféré. Un dialogue intime avec soi-même, sur les choix et les regrets, cette tension fragile entre ce qui a été et ce qui aurait pu être.

Quelque part : le morceau fleuve, point de départ du monumental Les Heures. L’errance, la descente aux enfers, le retour à une vie sans espoir, un voyage intense et hypnotique.

Où est passé le week-end : un morceau sombre et essentiel, qui exprime cette impression de temps qui s’échappe, la fin du week-end et le poids de la routine, sans concession ni fard.

 

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