ROULE Galette #06 - Do Make Say Think, S/T

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Cette semaine dans Roule Galette, je vous propose de découvrir ou redécouvrir le premier album des Canadiens de DO MAKE SAY THINK  sorti en 1998.

C’est un disque qui marque le début d’un parcours instrumental fascinant, entre post-rock et jazz contemporain, avec des touches électroniques et des arrangements très ouverts. D’abord paru en autoproduction, il bénéficie rapidement d’une ressortie sur le label montréalais Constellation.

Pas forcément l’album le plus connu du groupe, il fait partie des premières références du label , relativement peu connu à l’époque.

Si le second album, Goodbye Enemy Airship the Landlord Is Dead, a marqué les esprits et fait désormais partie des classiques du label, le premier mérite pourtant que l’on s’y replonge. Ce disque pose déjà les bases du son du groupe : 

les compositions sont longues, souvent construites en crescendo, et donnent l’impression que chaque instrument est à la fois libre et parfaitement en dialogue avec les autres on note une capacité à créer des atmosphères où chaque écoute peut révéler de nouveaux détails, même après de nombreuses écoutes..  La batterie  est complexe et fluide, les entêtantes lignes de basse  s’entrelacent avec des guitares et des claviers très spatiaux,


Moins immédiat, il reste pourtant fascinant et varié. Du dub au jazz en passant par le post-rock, c’est surtout le travail sur l’espace sonore qui est absolument époustouflant. Un disque qu’on ne saurait vous conseiller d’écouter sur un système sonore digne de ce nom, et certainement pas sur une simple enceinte Bluetooth. C’est d’ailleurs à l’occasion d’un changement de configuration hi-fi que je réécoute souvent cet album, comme étalon de mon système audio. La profondeur dans le placement des différents instruments fait que chaque écoute est nouvelle. Oscillant entre subtilité et intensité, l’album se construit titre par titre, tout en créant un univers cohérent et immersif.

 

Avec le temps, il est devenu mon album préféré du groupe. Pourtant, les premières écoutes ne laissaient pas présager que je le réécouterais 25 ans plus tard. Sans doute trop jazz, trop éloigné du son de Godspeed que je recherchais à l’époque, c’est un disque que j’ai depuis souvent fait découvrir. Par essence, il s’agit du disque que je mets dans le lecteur CD et laisse défiler. Il est impossible qu’on ne vienne pas me demander ce qui est en train de passer.
Vus à de nombreuses reprises en concert — qui peuvent varier d’ennuyeux à inoubliables — j’ai le souvenir d’une prestation au festival de Dour, en tout début d’après-midi, absolument solaire et intense. Un shoot de bonheur, de luminosité et de groove.

 

Pour démarrer , le somptueux Disco and Haze , qu’on imagine , ils ont du consommer à profusion pendant l’enregistrement .  Le titre démarre sur ces bidouillages rappelant les pales d’un hélicoptère avant que des grincements de guitares inquiétants ne viennent créer ce maelström épais et assourdissant , avant q’une guitare wah wah , toute sage ne vienne nous soulager . Relayée par une autre guitare aérienne , puis par une basse répétitive , elle repart progressivement en tension  dans une explosion  free jazz/post rock  démentielle .  A écouter fort , très fort . 

Aujourd’hui , je vous propose le’espalace , mélange d’espace et de palace , un titre qui pourrait évoquer spacemen 3 dans l’utilisation des synthès farfisa , les guitares  convient hendrix sous spacecake  et michael  gottsching sous acide , le tout accompagné de percussions tribales , le’espalace est ma foi , un endroit  bien fréquentable . L’antithèse de Claude Challe . 

Aujourd’hui , prenons l’autouroute 420 , bien plus sinueuse que l’autoroute de l’enfer du célèbre australien en culotte courte .  Highway 420 , on se l’imagine relativement vide , vers 5 heures du matin , quand la rosée , laisse peu à peu apparaitre un magnifique ciel , et une circulation qui s’intensifie au fur et à mesure qu’on approche une ville  . On respire à nouveau une fois ce chancre citadin . On peut alors , attaquer des reliefs qui s’étirent . Incroyable basse  élastique , réverb de guitare très fifties , cuivres et claviers discrets nous amènent à bon port , même si les conducteurs sont sous substances .

Dr Hooch est le morceau du jour . Nous ne savons pas qui est ce Dr Hooch , ni ce qu’il prescrit  comme  breuvage   , mais on rêverait de le rencontrer  . Basse omniprésente à faire pâlir n’importe quel groupe de dub , batteur inventif … A prendre 3 fois par jour pendant un mois . 

Pour clôturer la semaine , the Fare to get there , le prix pour y parvenir , long titre de plus de 19 minutes , qui nous rappelle que le disque est avant conçu comme un trip , dans tous les sens du terme . Laissez vous guider dans ce long dub  spatial  répétitif et sinueux. 

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