Tank , Bedtime for Rio

Cette semaine dans Roule Galette, je vous propose de découvrir — ou de redécouvrir — Bedtime for Rio de Tank.
Tank est le projet du bassiste brestois Christophe Mével. Bedtime for Rio est le troisième album du groupe, après 66° Nord, paru en K7 chez Diesel Combustible, et Upwards at 66°N, sorti en CD chez Earworm.
Ce disque a d’ailleurs bénéficié d’une double sortie : en vinyle chez Earworm et en CD chez Alice in Wonder, avec des pochettes différentes mais une tracklist identique.
C’est pour moi un de ces disques passerelles — ceux qui m’ont permis de m’ouvrir à d’autres styles que je ne connaissais pas à l’époque. Il est en ce sens particulièrement symptomatique du post-rock, dans sa capacité à fusionner des genres.
On pense évidemment au krautrock pour le côté motorique et kosmische, à l’ambient de Brian Eno ou David Sylvian, mais aussi à Ganger pour la basse omniprésente , voire au Simple Minds de Empires and Dance , influence avouée de Christophe Mevel .
C’est un disque dont je n’ai cessé de vanter les mérites, aussi bien dans mes émissions de radio qu’en tant que disquaire, lorsqu’il m’arrivait d’en croiser un exemplaire d’occasion — que je mettais aussitôt de côté pour quelques clients privilégiés.
Bedtime for Rio , en plus d’être excellent de bout en bout a deux autres avantages :
il n’est pas disponible sur les plateformes de streaming (ou presque, à part sur Bandcamp),
et il ne comporte que cinq titres : Nous allons donc l’écouter tout au long de la semaine, un titre par jour, pour prendre le temps de s’imprégner de cette atmosphère singulière — froide mais apaisante , planante mais trippante .
Pour démarrer la semaine, nous écoutons Rose de Basalte, premier titre de Bedtime for Rio.
À la première écoute, j’y ai entendu un mélange entre Jean-Michel Jarre et le générique de Temps X : électronique froide, planante, hypnotique. Un rythme obsédant qui pose immédiatement l’univers post-rock et kosmische de Tank, parfait pour se laisser transporter.
Gulfoss est un titre motorik, dans la lignée du maxi Gunnar Alternative sorti quelques mois plus tôt chez Earworm.
Répétitif à souhait, avec une basse obsédante qui déraille et des synthés spatiaux, il nous embarque dans un road trip façon Space Invaders, rythmé par une pulsation à la Klaus Dinger. 13 minutes de transe space motorik.
Nord Nord-Ouest intrigue avec ses synthés rappelant des cris de mouettes, sa rythmique en contretemps, et des accélérations qui font sauter le morceau dans tous les sens . Trompettes et samples s’invitent dans la fête, et tout s’élance dans une descente tourbillonnante.
Ishellir est le seul titre joué en groupe. On y entend des samples d’un pilote d’avion survolant un paysage. Guitares comme si Labradford passait ses guitares dans un filtre hawaïen , batterie aux balais jazzy, cuivres free et synthé . aérien .
Pour finir , Troll , un morceau motorik à la Neu! . 9 minutes de transe hypnotique . Imparable .
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