Southern Exit, c’est l’histoire stupéfiante d’un groupe composé d’ex-technophiles de la Silicon Valley qui ont décidé de fuir Trump, la surcharge mentale… et probablement aussi une réunion Zoom de trop. En quête d’un “rêve français” aussi crédible qu’une pub pour du parfum, ils ont traversé l’Atlantique persuadés que la France était peuplée de poètes à béret, de vaches parfumées au camembert, et de gens qui chantent du Piaf en faisant du vélo sous la pluie.

Dans leurs valises : un amour sincère pour l’Americana, le folk cajun, et une capacité à transformer chaque déception en chanson – une compétence acquise après avoir passé dix ans à coder des applis que personne n’utilisait. Armés de chemises à carreaux, bottes en cuir et banjos qu’ils n’accordent jamais, ils vivent dans une oscillation permanente entre clichés yankees et réalités françaises. Leur autodérision est telle qu’ils ont failli appeler leur groupe “Chèvre & Bourbon”.

"French Bad Trip", leur premier single, raconte leur arrivée en France : l’épreuve du métro parisien, la découverte des boulangeries où personne ne comprend leur accent, et leur premier Beaujolais Nouveau qui avait, selon eux, “goût de raisin fatigué”. Sur un mélange folk-cajun joyeusement bancal, ils chantent leur choc culturel sans retenue, entre nostalgie américaine et crise existentielle devant une baguette trop cuite.

Ce morceau résume bien leur mission artistique : capturer les désillusions modernes tout en balançant une mélodie entêtante, un peu comme un hymne pour ceux qui rêvent de tout plaquer… avant de réaliser que leur pays d’accueil ne comprend même pas comment ils prononcent “croissant”.

Southern Exit, c’est finalement ça : des Américains perdus en France, mais trop charmés par leur propre confusion pour vouloir rentrer. Une erreur géographique transformée en carrière musicale. Et honnêtement, ça marche plutôt pas mal . 

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