SARAVADIO

Mètre Cap & L’eau , ou “Le Seigneur du Flow” comme il aime bien qu’on l’appelle, c’est avant tout un artiste incompris. Diplômé en Gestion des Nuances Poétiques et du Flow Dantesque à l’Université de  Lille, il a toujours su qu’il était destiné à changer la face de la musique et de la pensée humaine, même s’il n’a pas encore bien compris ce qu’il faisait de sa vie.
Il a commencé sa carrière à un jeune âge (environ 3 ans, mais il préfère pas trop en parler) après avoir écrit son premier morceau, "C’est mon père qu’ il m’a dit que je devais le faire comme ça". Ce morceau est devenu un hymne pour tous ceux qui se sont perdus dans l’art du  « c’est moi que v’là » . 

Mais c’est avec son morceau "J’ai tombé, je m’ai fait mal » que tout a explosé (malgré que personne  ne sait vraiment pourquoi). Ce titre est un vrai chef d’œuvre dans le monde du rap stylé, car il allie la poésie de la pluie avec la profondeur de l’introspection, tout en abordant des questions existentielles comme “Qu’est-ce que c’est d’être mouillé sous la pluie ?”.

Mètre Cap Hello affirme que sa musique fait appel à des réflexions profondes sur la condition humaine et que tout le monde qui écoute son son est obligé de réfléchir à sa place dans le monde, mais, en vérité, il est pas trop sûr de ce que ça veut dire. Ce qu’il sait, c’est que ses morceaux sont forts parce qu’ils disent des choses enfin compréhensible pour tout le monde ou presque . 

Il a une méthode unique, c’est-à-dire qu’il n’écrit rien mais il laisse ses pensées s’échapper de son cerveau directement sur le beat. C’est instinctif et authentique. Quand il a chanté "Les flaques elles sont pleine d’eaux", il a tout simplement voulu parler de la pluie et des flaques, mais il ne savait pas que ce serait une réflexion métaphysique sur le vide existentiel de la flaque d’eau et l’absurdité de sa propre existence.

Son album "Météo dent fer" est un chef d'œuvre inégalé qui interroge la météo, la gravité, et aussi  l’odontologie. Tout est question de regarder le monde autrement, même si parfois il est un peu perdu dans ses pensées.

Le problème, c’est qu’il reste un artiste inclassable

Il est pas un influenceur, mais il a quand même fait un post Insta sur son "art" avec le hashtag #pouvoirdemaitres.

Il fait du rap stylé ,  mais c’est un rap qui n’est pas trop du rap, ni un style, ni un truc, et ça le rend unique.

Il a 14 projets en préparation, mais il a oublié de les commencer.

Mètre Cap Hello ne veut pas être une star. Il veut juste exister dans un monde où les autres ne comprennent pas toujours. Mais au fond, lui, il sait : il a raison, tout le temps. Et même quand les gens le corrigent, il leur répond, avec son plus grand sourire : "Bah, vous faisez comme vous le voulez".

Il est devenu une légende non pas pour sa technique vocale, mais pour son défiance radicale à toute forme de logique. C’est comme ça qu’il est devenu un idole des jeunes qui trouvent que la vie c’est mieux quand c’est un peu flou et stylé.

Soutenez-nous sur Tipeee !

Séléna Vortex : La Reine Auto-Proclamée de l’Électro-Météo

Personne ne l’attendait, et pourtant elle est là. Séléna Vortex, c’est le fruit improbable d’un mix entre une chanteuse de bal du 93, un plugin d’Auto-Tune mal réglé et une intelligence artificielle qui aurait trop écouté des playlists "Chill & Rainy Vibes". Depuis ses débuts tonitruants sur SoundCloud en 2021, elle surfe sur la vague de l’électro française avec une aisance qui frôle l’accident industriel.

Son style ? Un mélange audacieux (et surtout accidentel) de post-disco, de variété dépressive et de techno de soirée ratée. Son premier tube "Nuages Acides", où elle psalmodiait des bulletins météo sur un beat trop compressé, l’a propulsée directement en première partie d’un DJ anonyme dans un bar breton. Depuis, elle enchaîne les morceaux sur des thèmes aussi universels que la bruine, les dépressions atmosphériques et le fait de perdre ses clés sous une averse.

Son dernier single, "Jour sous la pluie", est un chef-d’œuvre d’électro-mélancolie où elle réussit à faire rimer "thermomètre" avec "mélodie rigide", prouvant ainsi qu’elle n’a pas peur des textes ambitieux (ni des fautes de goût). Véritable influenceuse du néant, elle poste des vidéos de ses répétitions sur TikTok, où elle se filme en train de murmurer "huit degrés au sommet de l'après-midi" avec un air faussement dramatique. Ses fans – qu’elle appelle les Vortexiens – sont persuadés qu’elle est la réincarnation française de Björk, ce qui prouve bien qu’on peut dire n’importe quoi sur Internet.

Actuellement en pleine tournée des centres commerciaux d’Île-de-France (et potentiellement d’un festival expérimental en Corrèze si le financement participatif aboutit), Séléna Vortex continue de prouver que, dans l’industrie musicale, le talent est secondaire tant qu’on sait bien poser devant un néon rose.

Soutenez-nous sur Tipeee !

Big Seum, cd  groupe a pris naissance dans les couloirs enfumés du  lycée Sornette Coleman de Beuvry  où les lycéens détestent plus les théorèmes de Pythagore que tout le reste. Leurs âmes rebelles ne cherchent pas à démontrer des vérités géométriques, mais plutôt à se perdre dans les sonorités minimales  et envoutantes du Fender Rhodes tout en laissant échapper une vague de leur  frustration quotidienne de lycéen incompris. 

Le nom Big Seum fait écho à leur colère grandissante contre le système éducatif, un "seum" qu’ils transforment en musique, loin des équations et des leçons de géométrie. Et c'est dans un lieu mythique, le Pitta Gore, qu'ils imaginent leur univers : un endroit où les lycéens aiment à se réfugier après des journées interminables de calculs incompréhensibles. Le Pitta Gore est un lieu de rébellion et de liberté, où l’on préfère mâcher un kébab avarié  plutôt que de résoudre le théorème de Pythagore . Attablés , ils évoquent leur professeur de mathématiques , Mme Pouette , jamais avare de remarques destructrices  , contre laquelle il développe une haine féroce, qu’ils ont la bonne idée de canaliser , en jouant de la musique , sombre et vaporeuse , comme une ode à l’apaisement , parfait  remède à la dictature pédagogique. 

Le groupe, toujours en quête d’une réponse, propose un son sombre et hypnotique, un doom jazz minimaliste qui frappe comme un coup de règle sur un bureau de classe. L’absence de contrebasse et de batterie est une métaphore de leur rejet de la norme, un refus de suivre les règles musicales comme ils ont rejeté les règles mathématiques.

La voix de la chanteuse, avec son accent anglais, semble évoquer ce monde parallèle, un espace où l’éducation formelle et les structures imposées n’ont aucune place. Il s’agit en fait de Karen , jeune assistante d’Anglais dans le lycée , qui a vite perçu le potentiel désespéré et sombre du trio . A la base , totalement réfractaire à l’idée de poser une voix sur leur musique, les 3 lycéens y ont perçu comme une ouverture sur un nouveau monde et surtout la possibilité d’améliorer leur note  au bac en Anglais . Leur morceau,  Vent Glacial, est un cri d’angoisse lancé dans l’éther, où le vent froid des mathématiques rencontre la chaleur d’un pitta sauce Dallas.

Soutenez-nous sur Tipeee !

Playlist Emission #11

D York "retford of rain blues" ( radio edit)

Miracles tales "devil haunting on stone house"

Murcof "cosmic drifter"

Sergey Hiiri "track 7" de l album selected experimental ambient works 2012-2016

Stelle "lifeforms"

Stegonaute "Slow dawn"

Siren and the sea" gravity wave"

Respira "Vibrating rainforest"

Rone"le maquis "

Soutenez-nous sur Tipeee !

Dans un paysage pop souvent trop lisse, Les Dubois cultivent le décalage avec un sens du drame parfaitement étudié. Au centre de cette étrangeté musicale trône Mauricette, figure insaisissable, à la fois charismatique et fuyante, qui semble danser entre les étiquettes sans jamais se laisser attraper. Icône asexuée autoproclamée, Mauricette préfère parler de solitude plutôt que d’amour, qu’iel considère comme une fable moderne à laquelle iel refuse d’adhérer. Si on lui prête mille romances, iel répond en évoquant son incapacité à croire à l’attachement et son désintérêt pour l’affaire, d’un ton mêlant lassitude et amusement.

Militant vegan passionné, Mauricette orchestre des actions coup de poing  contre McDonald’s et la malbouffe industrielle : rebaptiser les Big Mac en “Big Moche” sur Google Maps, lâcher des têtes de chou sculptées en effigie de Ronald devant les enseignes, ou déposer de faux menus entièrement composés de légumes amers sur les plateaux des clients. Ses engagements, sincères mais théâtraux, font autant sourire que réfléchir, à l’image de ses discours politiques où l’amour d’un peuple ouvrier fantasmé  et son militantisme vegan se mêle à des selfies en compagnie de RIcky Zemmpa  ,le  polémiste zézayant qui défend une vision rétrograde de la culture française , jetant ainsi le trouble sur ses véritables convictions.

Trop fasciné·e par la pop flamboyante des années 60 et 70 pour se sentir à l’aise dans son époque, Mauricette revendique une nostalgie transformée en posture scénique. Sur scène, iel danse, désarticulé·e, comme possédé·e par une époque révolue, attirant toute l’attention sur iel. Le reste du groupe – des musiciens impeccables mais effacés – sert de toile de fond à cette performance où tout semble calculé dans le déséquilibre. Son rituel ? Exiger du public qu’il ramène des chardons et des chrysanthèmes sur scène, offrant à chaque concert qu’il organise dans des cimetières une ambiance entre cérémonie païenne et cérémonie de la Toussaint  .

Avec Les Dubois, la mélancolie se fredonne, les désillusions se dansent, et la pop française retrouve un goût pour l’ironie et le mystère.

Soutenez-nous sur Tipeee !