Nuclear Drift est un duo électro minimaliste né en 2015 dans les décombres de ce qui était autrefois une scène underground européenne… mais surtout dans un garage où traînaient des radiateurs cassés, une friteuse à moitié fondue et une affiche de Michel Sardou en slip de bain. Les deux membres, quinquagénaires désillusionnés et autoproclamés “survivants de la taxe foncière”, ont décidé de fuir un monde déjà condamné — surtout depuis que Maitre Gims a sorti un énième remix de lui-même.
Inspirés par Front 242, Absolute Body Control, et par un tutoriel YouTube pour apprendre l’électro en 15 minutes, Nuclear Drift compose des morceaux télégraphiques, froids et mécaniques, rappelant parfois le bruit d'une machine à laver en fin de vie. Ils revendiquent une esthétique “post-post-post-tout”, dans laquelle même l’espoir a renoncé.
Leurs textes – la plupart écrits sur des tickets de caisse ou des serviettes de fast-food – parlent de la fin du monde, de guerre nucléaire et d’effondrement climatique, mais aussi de l’angoisse de tomber sur Jean Jacques Goldman au Carrefour Market un dimanche matin.
Nuclear Drift se présente comme “la bande-son d’un avenir mort-né, avec éventuellement un EP bonus si on survit jusqu’à la rentrée”.
Leur premier album, Archive Nucléaire (2017), a captivé un public extrêmement restreint : trois gothiques belges, un type bourré qui croyait assister à un concert de Début de Soirée, et une dame venue chercher son chien perdu. Le disque est depuis devenu culte dans certains cercles, surtout ceux qui aiment écouter des synthés dépressifs en regardant Météo France annoncer « pluie et désespoir généralisé ».
Depuis, le duo se produit dans des lieux improbables :
• bunkers désaffectés,
• hangars industriels,
• arrière-salles de clubs où l’électricité saute quand quelqu’un éternue,
• et, une fois, dans un ancien centre commercial reconverti en musée dédié à une mèche de Patrick Bruel.
Leur dernier titre, Eternal Midnight, est une ode à la stagnation climatique, à la grisaille française éternelle, et au sentiment d’avoir déjà vu cette journée 74 fois. Le morceau mélange désespoir, bruit électronique et un soupçon d’absurde — notamment un passage où l’on entend une voix robotique réciter des extraits de Valeurs Actuelles à l’envers.
Nuclear Drift, c’est un peu comme si Poutine, Belin, et un grille-pain mourant tentaient de composer un morceau ensemble : ça crépite, ça grince, et ça donne envie de vérifier si on a bien éteint la lumière avant la fin du monde.
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